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dimanche 1 décembre 2013

L'Auto-Edition | Interview J. Heska

L'Auto-Edition


Interview
J.Heska (Auteur)







Si je demandais à quelqu'un au hasard "Qu'est-ce que l'édition", il me répondrait sans doute que c'est la façon, pour un auteur, de vendre ses livres.
Pourtant tout cela n'est pas si simple, et il existe plusieurs types d'éditions, avec chacun ses défauts et ses avantages :

- L'Edition à compte d'éditeur : Ce type d'édition permet à une structure indépendante de prendre en charge un manuscrit, et de le commercialiser en ne demandant à l'auteur aucune autre contribution que son travail. L'éditeur gère totalement la publication du livre dont il possède les droits pour un certain laps de temps, et rémunère l'écrivain.

- L'Edition à compte d'auteur : Ce type d'édition permet à une structure indépendante de prendre en charge un manuscrit et de le commercialiser, mais l'impression et la diffusion sont aux frais de l'auteur lui-même, qui en contre-partie garde des droits sur son ouvrage. Cette méthode peut s'avérer être extrêmement coûteuse. 

- L'Auto-Edition : Ce type d'édition permet à un auteur de s'éditer directement, sans passer par une structure externe. Il devient ainsi son propre éditeur, se chargeant lui-même de la distribution de son ouvrage.



Aujourd'hui, c'est sur l'Auto-Edition que nous allons nous pencher, aux côtés de l'auteur J.Heska.




L'interview






Bonjour J.Heska !
Vous êtes à ce jour l'auteur de trois livres : Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir,  On ne peut pas lutter contre le système et Un monde idéal où c'est la fin. Publié une première fois à compte d'éditeur, vous êtes devenu par la suite un auteur auto-édité.






- Tout d'abord : quelle différence entre l'auto-édition et l'édition "traditionnelle" à compte d'éditeur, et qu'est-ce cela change pour l'auteur ?


Bonjour, et merci de m’accueillir chez vous ! Juste une petite suggestion pour la prochaine fois : on ne pourrait pas faire l’interview ailleurs qu’au sommet de cet immense arbre ? Je ne suis pas trop à l’aise et je ne suis pas sûr de la solidité de la branche sur laquelle je suis assis… 

Sinon, pour répondre à votre question la grande différence entre auto-édition et édition traditionnelle est la responsabilité. L’édition traditionnelle, c’est l’éditeur qui gère la fabrication, l’exploitation et le risque financier lié au roman. L’auto-édition, c’est l’auteur qui porte tout, et qui peut donc y laisser des plumes, même si les nouveaux moyens de diffusion (impression à la demande, e-book) permettent de nuancer ce constat. 



- Comment fonctionne la diffusion des romans, en numérique, en papier ?


En auto-édition, il faut être imaginatif et se baser sur les niches que les éditeurs traditionnels n’ont pas encore phagocytées. 

Le web est pour cela le meilleur moyen de diffuser ses romans, via l’édition numérique (e-book Amazon, Apple ou Kobo fnac) et l’édition papier (impression à la demande, type Lulu thebookedition, Createspace d’Amazon). C’est également le meilleur lieu pour se faire connaitre et assurer une promotion efficace. 
À mon sens, un auteur auto-édité ne doit pas se concentrer dans un premier temps sur une diffusion physique en librairie, même si cela est plaisant pour l’égo. Trop coûteux, complexe, et chronophage.


- Vous avez changé de statut suite à une mauvaise expérience... une question de chance ou vous pensez que c'est le milieu de l'édition en lui-même le problème ?


Un peu des deux ! Je pense que je suis tombé sur un éditeur peu sérieux, mais que l’édition traditionnelle a également du mal à proposer un modèle dans lequel je puisse me retrouver : le support numérique est complètement négligé (ou peu valorisé avec une politique tarifaire démentielle), les coûts d’un roman papier sont exorbitants (marge des distributeurs et des libraires), l’auteur est peu écouté (ligné éditoriale, choix de la couverture, traduction, etc.).



- Donc pour vous, s'auto-éditer est un choix, contrairement à ce qu'en pensent beaucoup de personnes ? Pouvez-vous nous l'expliquer ?


Un choix qui s’explique par ma volonté d’indépendance. Je veux tout maîtriser de A à Z, je veux choisir ma couverture, je veux décider de mettre le ebook à un prix attractif (2,99 euros), je veux écrire ce que je veux quand je le veux, passer de la SF au thriller, je veux faire des romans différents, qui ne rentrent pas dans des cases définies. L’écriture et l’édition sont pour moi être des moyens d’être libre, de m’amuser comme je l’entends.



- S'auto-éditer, c'est aussi tout gérer seul, de l'écriture à la distribution... N'est-ce pas un travail long et difficile ? Comment cela se passe-t-il ?


Un travail épuisant ! C’est pour cette raison que je ne le conseille pas à tous. Il faut une volonté de fer, de bonnes connaissances techniques (la couverture sur photoshop, la mise en page sur Indesign, la diffusion sur Createspace) et un perfectionnisme à toute épreuve (lecture, correction, diffusion, etc.). Mais c’est également une activité dynamique et pleine de bonnes idées. Internet regorge pour cela de tutoriel et de bons plans. 



- Actuellement en France, l'auto-édition fait face à de nombreux préjugés. A votre avis, comment ce milieu va-t-il évoluer ?


Les préjugés ne disparaîtront jamais, car l’auto-édition restera toujours un fourre-tout où on trouvera toujours le meilleur comme le pire. Mais on peut faire un comparatif avec ce qui se passe aux États-Unis à l’heure actuelle avec des succès de l’auto-édition comme Fifty Shades of Grey : on assistera à une professionnalisation du milieu, l’émergence de structures, de marques et d’auteurs qui deviendront des références.   



- Votre structure éditoriale, les Editions Seconde Chance, n'est-ce pas un moyen "d'officialiser", de donner du crédit à ce type d'édition ?


Ma première volonté était surtout de structurer le succès de plus en plus important de mes romans, et pas forcément pour les meilleurs raisons (fiscales, notamment). 

Et puis effectivement il y a la volonté d’officialiser tout cela. La petite équipe s’est étoffée, j’ai été rejoint par des personnes merveilleuses qui m’aident au quotidien (notamment Isabelle, la chargée de communication avec qui vous avez échangé par mail ;-) ). 
Quant à donner du crédit, je n’en suis pas sûr, car la micro-édition à au moins aussi mauvaise réputation que l’auto-édition ! 



- Je viens de terminer mon tapuscrit et je n'ai jamais rien publié. Je me tourne plutôt vers le compte d'éditeur ou vers l'auto-édition ?

Vers l’édition traditionnelle, sans hésiter ! Mais pas n’importe laquelle non plus, attention aux arnaques courantes à compte d’auteur. Un auteur sans expérience a besoin de se structurer, de reconnaissance, il doit apprendre les rouages du métier afin de jauger sa propre capacité d’indépendance. 

Si jamais cela ne marche pas ou si cette expérience est décevante, il aura tout à fait le loisir de se tourner vers l’auto-édition plus tard.


- Il est difficile quand on est un auteur en herbe de savoir ce que l'on vaut, d'avoir le courage de se lancer sans un appui professionnel... comment "s'évaluer", avoir un avis objectif, croire en soi sans se surestimer ?


Une question qui revient souvent et laquelle je réponds toujours la même chose : il faut écouter l’avis de tout le monde, mais savoir aussi prendre beaucoup de recul. Un éditeur n’aura pas forcément un avis plus pertinent que votre maman ou qu’un « top commentateur » Amazon. Il est important de rester ouvert aux critiques, de rester humble en partant du principe que tout art est perfectible, mais de savoir aussi dans quelle direction on marche.     



- Deux petites questions pour clore tout cela : écrire, être publié, ce n'est pas facile tout les jours... alors pourquoi écrivez-vous ?


Parce qu’il faut bien que j’expulse tout ce que j’ai dans la tête, d’une manière ou d’une autre ! 



- Pour finir, un projet en route ?


Un quatrième roman toujours en gestation, qui a pris un peu de retard pour tout un tas de raisons. Mais promis, il va sortir un jour ! 



Merci beaucoup d'avoir accepté de répondre à ces questions, et ainsi de nous permettre d'y voir plus clair dans ce monde qu'est l'auto-édition !



Merci à vous ! Je peux descendre, à présent ? ;-) 






Pour en savoir plus


* Le site officiel de l'auteur, qui, en fouillant un peu, répondra à un bon nombre de vos questions !

*Retrouvez ma chronique de Un monde idéal où c'est la fin.




Bonne Découverte !


2 commentaires:

  1. Très belle interview d'un auteur que j'apprécie beaucoup tant par ses qualités d'écrivain que par sa sympathie :)

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    Réponses
    1. Contente que l'interview te plaise !
      Et je ne peux qu'être d'accord avec toi =]

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